Question écrite concernant la prolongation en 2022 de la prime Phoenix.
- de
- Sevket Temiz
- à
- Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°923)
Date de réception: 24/01/2022 | Date de publication: 01/04/2022 | ||
Législature: 19/24 | Session: 21/22 | Date de réponse: 01/04/2022 |
Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
28/03/2022 | Recevable | p.m. |
Question | Vous dites dans la presse en lien avec cette fameuse prime « Phoenix » que, je cite : « Jespère maintenant que le nom donné à cette prime ne résonnera pas comme un mauvais présage et quil ne faudra pas à nouveau la refaire renaître1 ».
Je suppose donc que vous faites référence à cet oiseau légendaire qui est le symbole de la résurrection. En revanche, je voudrais aussi vous rappeler la signification première de cette citation ; « Renaitre de ses cendres : apprendre de ses échecs pour ne pas reproduire les mêmes erreurs ». Or, force est de constater que lexemple du fiasco de la prime Phoenix ne semble pas vous avoir appris grand-chose. En effet, seules 1.497 primes sur 6.000 ont été octroyées sur une base budgétisée à 30.000.000 pour 2021. Le calcul est simple, dans le scénario le plus optimiste/pessimiste (dépendant de langle de vue) : 1.497 x 800 = 1.197.600 ! Vous avez inscrit au budget 2021, 30.000.000 pour une potentielle cible de 6.000 primes ! Dans le meilleur cas, 30.000.000 / 6000 primes = 5.000 par bénéficiaire ? Ce qui mamène à vous poser cette question :
De plus, il y a un an, je vous interrogeais sur limportance communicationnelle autour de cette prime comme toutes les autres par ailleurs et le moins que lon puisse dire au vu des chiffres en faveur des bénéficiaires est que celle-ci na pas été à la hauteur de vos attentes. Dailleurs, la Cour des comptes pointe labsence de publication dun inventaire transversal, ce quelle sest empressée de faire de manière interactive. « La Cour des comptes a constaté labsence de publication, par les pouvoirs publics, dun inventaire transversal et détaillé des mesures de soutien socio-économique. La Cour a dès lors élaboré un inventaire des mesures de soutien prises en 2020, qui est consultable sur https://covid19.courdescomptes.be2 » La Cour a dailleurs identifié 433 mesures daides aux entreprises dans le cadre de la crise Covid-19 pour un montant de 24 milliards, et je nai vu aucune allusion à cette prime Phoenix. Parmi celles-ci, la Cour dénombre 103 mesures fédérales. Concernant les aides à lemploi, la même Cour a estimé à propos des « réductions groupe cible pour premier engagements » quil est difficile dapprécier leffet direct de ce type de mesure sur lemploi et que cette mesure coutait cher pour une efficacité limitée. En outre, selon les statistiques de la Banque Nationale de Belgique, la Région de Bruxelles compte 87.295 demandeurs demploi inoccupés au mois de décembre 2021. A la même période en 2020, la Région bruxelloise en comptait 90.586. Dès lors, mes autres questions sont :
1 https://www.rtbf.be/article/coronavirus-emploi-a-bruxelles-la-prime-phoenix-est-prolongee-jusqu-en-juin-prochain-10916263?id=10916263 2 file:///C:/Users/ST/Downloads/2021_52_MesureFederalesDeSoutienCovid19_Synthese%20(1).pdf |
Réponse | Je vous remercie pour votre question. La prime Phoenix a été mise en œuvre par le Gouvernement dans le cadre du Plan de relance bruxellois en juillet 2020 quand nous pensions la crise COVID derrière nous. Nous nous étions basés sur les perspectives alarmantes de View.brussels quant à l’impact de la crise sur le nombre de chercheurs d’emploi bruxellois. Par la suite, le Gouvernement Fédéral a également mis en place une série de mesures dites de protection comme le chômage temporaire, le droit passerelle, le moratoire sur les faillites, etc. Vous conviendrez dès lors que cela contextualise le faible recours à la prime Phoenix. Je ne suis pas entêté dans la prolongation de cette prime. En décembre, j’ai réagi aux décisions du Fédéral de prolonger les mesures de protection, notamment le chômage temporaire COVID jusqu’au 31 mars 2022. Il était primordial de soutenir l’engagement des chercheurs d’emploi bruxellois victimes de la crise sanitaire en vue d’éviter leur enlisement dans le chômage et dès lors de venir à moyen terme « concurrencer » les chercheurs d’emploi bruxellois de plus longue durée et plus éloignés du marché de l’emploi ainsi que de soutenir la relance de l'activité économique. J’ai donc décidé de prolonger de six mois l’accessibilité de la prime. Et si je n’avais pas prolongé ces délais en conséquence vous me l’auriez tout autant reproché. Actiris a informé l’ensemble des chercheurs d’emploi et employeurs de cette prolongation via ses différents modes de communication : mailing, site web, etc. Des communications ciblées sont également réalisées auprès des fédérations et des secteurs professionnels. Lors de ses premières projections, View.brussels n’avait pas encore reçu l’information des différentes mesures qui ont été mises en place par le Fédéral. L’observatoire ne pouvait donc pas prévoir leurs effets sur le marché de l’emploi. Il ne pouvait pas savoir non plus que la crise sanitaire allait durer aussi longtemps et donc nécessiter une prolongation des dites mesures fédérales. Autant de facteurs qui ont eu une influence sur les chiffres annoncés dans les scénarios de View.brussels sur le nombre de chercheurs d’emploi qui seraient victimes de la crise sanitaire. Les crises successives que nous traversons sont nouvelles et vous conviendrez que les différents organismes de statistiques ont dû s’adapter et revoir leur méthode de prévision. Les crédits sous-utilisés en 2021 sont retournés dans le giron du budget régional et ont donc limité le solde budgétaire négatif. Cette aide ne peut être considérée comme une aide d’Etat étant donné qu’elle est accessible à toutes les entreprises et qu’il n’y a donc aucune sélectivité dans le mécanisme de soutien (par rapport aux entreprises). |